XLIII HARMONIE DU SOIR
Voici venir les temps oů vibrant sur sa tige
Chaque fleur s’évapore ainsi qu’un encensoir ;
Les sons et les parfums tournent dans l’air du soir,
Valse mélancolique et langoureux vertige!
Chaque fleur s’évapore ainsi qu’un encensoir ;
Le violon frémit comme un cur qu’on afflige ;
Valse mélancolique et langoureux vertige!
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir.
Le violon frémit comme un cur qu’on afflige,
Un cur tendre, qui hait le néant vaste et noir!
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir ;
Le soleil s’est noyé dans son sang qui se fige.
Un cur tendre qui hait le néant vaste et noir
Du passé lumineux recueille tout vestige ;
Le soleil s’est noyé dans son sang qui se fige ;
Ton souvenir en moi luit comme un ostensoir!